Bonjour
J'aime les Gitans depuis mon adolescence. Pendant mes vacances espagnoles, je courais voir les campements installés à la périphérie des villes. Toujours bien reçue, avec guitare, chants, sourires, joie. Tout ça, ils l'ont dans le sang. Et un sens de l'hospitalité rare.
http://fr.wikipedia.org
A vingt ans, ils m'ont appris, à Grenade, la rumba gitane que je dansais ensuite avec eux, pour les touristes du Sacro-Monte, qui n'y voyaient que du feu. Et le feu, d'ailleurs, je l'avais dans le sang, comme eux. Ils le sentaient, d'ailleurs. Pasionnée, brûlante. On m'avait baptisée la Chunga, du nom de leur grande vedette, car je dansais comme elle : Pieds nus, crinière au vent. Sur la photo, on me voit avec mon guitariste de quinze ans, Kiki. J'ai partagé leur vie pendant un mois. Une expérience qui ne s'oublie jamais !
Invitez-vous dans leur campement, fraternellement, et vous verrez comment ils vous recevront ! Ces gens ont l'hospitalité dans le sang. A vint ans, caméra 16 mm en bandoulière, je les filmais, je donnais des conférences au Musée des Arts et Traditions Populaires, et mon premier article, celui qui scella ma carrière de journaliste, leur fut consacré. Les Gitans et moi, c'est une longue histoire d'amour. Je leur ai dédié un article dans mon http://r-sistons.over-blog.com, pour commémorer leur Shoah oubliée, plus tragique encore que celle des Juifs : La moitié d'entre eux y laissa la vie. Dans l'indifférence générale ! Il est vrai qu'ils ne revendiquent rien. Et ils ne font jamais les guerres.
Magnifique peuple, fier et libre, fils du vent qui perpétuent leurs traditions, solidaires, ayant la voûte céleste pour toit. Les Amérindiens et les Gitans, ce sont mes préférés.
Voici un beau site :
http://filsduvent.oldiblog.com/
E X T R A I T S
Des musiciens pas comme les autres
De la musique vivante
LO'JO
Vidéo envoyée par Agnese
Retrouvaille avec le fameux groupe Lo’Jo sur la scène de la Maroquinerie. Trois soirs de suite dans cette petite salle du 20eme arrondissement de la capitale, pour fêter leurs vingt-cinq ans de carrière. En sortant aussi le best off « Tu connais Lo’Jo ? ». Un bazar savant emplit d’une multitude d’instruments provenant du Mali, de la Réunion, de île de Rodrigue située dans l’océan indien. On ne se lasse pas de (re)voir ces Angevins qui continuent à parcourir le monde afin de transmettre leur monde coloré, métissé. Une sorte de « guide du routard musical », où l’on trouve des rythmes africaines, tziganes, rasta, jazz, blues, rock…Celui étant composé de l’altruiste Denis Péan, des sœurs choristes Nadia et Yamina, Nid El Mourid, le violoniste Richard Bourreau, Kham Meslien le bassiste et Franck Vaillant le batteur. Durant cette soirée, ils nous ont offerts plus que la musique mais un « grand voyage » comblé d’une ambiance chaleureuse, vive. « Tu connais Lo’Jo » deux CD dont l’un réunit des pièces issues des neuf albums de la formation, tandis que le second volume rassemble vingt et un titres d’artistes amis : Tinariwen, Zenzile, Guérébou Kounkan, Scott Taylor, les Barbarins fourchus...
Agnese
Lo'Jo : http://www.lojo.org
Liens :
* L'album de janvier 2006, Bazar savant de Lo'Jo : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=401074
Une fête tzigane improvisée en Yougoslavie
Au bord de la Moraya dans une région sauvage et montagneuse de l'ex-Yougoslavie, un Tzigane emmène deux jeunes parisiennes d'origine franco-yougoslaves, en vacance, dans la forêt, en visite chez une de leurs cousines. Ils arrivent bientôt dans un village tzigane...
" Soudain, on se tut : un rythme lent et sauvage frappé avec vigueur sur la peau d'une grosse caisse martelait le ciel. Puis le son grave du tuba, scandé par les coups de la caisse, trembla, émouvant et naïf et disposa les corps à la danse. Les Tziganes sortaient des maisons et, se tenant la main, formaient la ronde autour des musiciens. Les enfants, saisissant les deux cousines, couraient se mêler aux adultes, quand, le rythme étant devenu plus vif, les trompettes chantèrent.
Cette musique, lascive et rude, où se joignaient l'Orient et l'Occident, portait des siècles de guerre et de volupté. Les danseurs, pour la plupart ignorants de ce lointain passé, mais subissant le charme d'un chant éternel, sinclinaient, se redressaient, glissaient d'un pas agile et compliqué.
Les enfants, filles et garçons, rompaient la chaîne des adultes pour entrer dans la danse et, sans hésiter, ils traçaient au-dessus de l'herbe les subtiles arabesques du kolo.
Ils avaient entraîné les cousines. Étourdies de fatigue, elles se laissaient conduire. Elles remuèrent d'abord avec peine leurs jambes écorchées, mais le mouvement était si uni et spontané qu'il les enleva bientôt, plus légères.
Le vacarme de la caisse prit fin. Elle ne fut battue qu'à de longs intervalles. Le tuba ne marqua plus le rythme que d'un son étouffé, comme lointain et, après quelques mesures dont le tempo s'accéléra, un solo de trompette, acide, allègre, emporta les danseurs. Les filles levèrent la tête vers les musiciens et virent le Tzigane qui les avait menées lancer au ciel son chant d'amour et de liberté. Ses doigts couraient sur les pistons, ses joues soufflaient l'air d'une force exactement mesurée, sa bouche gonflée modulait avec science l'antique mélodie serbe. Les jupes des femmes, qui descendaient sur leurs pieds nus, faisaient des vagues colorées, poudrées de soleil. Si bien accordé aux accents de la trompette, le mouvement de la ronde était lui-même comme une musique visible.
Sur une ultime note cuivrée, le kolo cessa. Les danseurs, enthousiastes, applaudirent, s'embrassèrent, s'étreignirent.
Il y eut d'autres kolos et toujours l'art sublime du Tzigane les amenait à leur perfection.
Les corps apaisés se désunirent, hommes et femmes félicitaient les musiciens et bavardaient en regagnant, par groupes, les maisons.
Les deux cousines restaient près du Tzigane, le regardaient avec admiration, sans oser lui parler.
Il rangea la trompette dans son étui, qu'il fixa à une selle. Ayant fait ses adieux à ses compagnons, il fit monter les deux enfants sur les chevaux et il reprit la marche... "
Pp 53-57 In Les Chevaux du Tzigane de Jacques Delzongle, L'école des loisirs, 1983.
Qu'est-ce que le kolo ?
Dans la Serbie Centrale, les Rroms dansent en cercle, se tenant par les mains, la danse appelée le kolo. Il existe un grand nombre de kolos différents qui font, pour la plupart, partie des danses folkloriques des pays balkaniques et de la Roumanie. Les Rroms en dansent quelques uns.
Men's kolo dance led by Vojvoda with flag. Man with back to camera holds a rakija bottle. In Labuniste Orthodox wedding.
Village: Labuniste
Date: 1962
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Le Monde des Roms
Evidemment, rassembler sous un même nom des choses différentes, ça gagne du temps. On dit l'homme est apparu sur Terre pour parler des hommes et des femmes ; lorsqu'on évoque les fruits, ça va plus vite que d'énumérer chaque espèce : c'est bien pratique.
Seulement, il y a des choses qu'on associe à dessein. En effet, beaucoup englobent dans le terme gens du voyage les forains, les Tsiganes, les Rroms, les bonimenteurs, les circassiens, les colporteurs ou vendeurs ambulants, les sans-papiers, les sdf, etc. Et comme tout ce qui est mal identifié, on s'en méfie, le terme gens du voyage a une connotation péjorative. On l'associe à une "population suspecte". Ainsi est-on conforté dans cette position lorsqu'on lit dans un quotidien "vol de métaux par des gens du voyage". C'est pratique et ça ne coûte rien : on n'accuse pas directement quelqu'un en particulier ou un groupe précis, mais on suspecte tout un ensemble de gens qui ne vivent pas comme les sédentaires, les stigmatisant et les repoussant dans des situations misérables.
Or, il existe une différence très importe entre la personne ou le groupe qui a fait le choix de ce mode de vie et les mêmes qui auraient quitté leur pays chassés parce qu'indésirable ou obligés pressés par la faim ou le rêve d'une vie meilleure. A l'arrivée, ils se ressembleront, en caravanes sur le bord des routes mais leurs motivations, leurs espoirs sont aux antipodes.
C'est pourquoi, il est important de préciser les différents termes.
Les Rroms sont sédentaires à 80 % :
"Rrom" signifie à la fois "homme tzigane" et "époux". Les Tsiganes sont composés de trois groupes principaux : les Rroms (dont vient le mot "romanichel"), les Manouches (ou Sintés ou Sintis) et les Kalés (appelés d'ordinaire "Gitans"), parlant respectivement des langues apparentées : le romani, le sinto (nommé manouche dans une bonne partie de la France) et le kalo. Ces langues ont des similitudes avec le sanskrit et avec certains parlers actuels de l'Inde. En France, on trouve des Manouches (dont l'installation est ancienne), des Sinté venus du Piémont, des Gitans (originaires de Catalogne ou d'Andalousie), et enfin des Rroms, arrivés assez récemment d'Europe orientale. Si l'on constate que l'histoire de ces minorités est marquée par la migration et la mobilité, il convient de préciser que les Rroms roumains ne sont ni des nomades, ni des gens du voyage. Ce sont des sédentaires qui ont fui les discriminations et l'exclusion extrême dont ils sont victimes dans leur pays. Les Rroms roumains ont été esclaves dans les principautés roumaines et moldaves jusqu'en 1856. Entre 1941 et 1945, ils ont été exterminés par centaine de milliers dans des camps de concentration. Jusqu'à la chute de Ceausescu en 1989, ils ont subi un régime totalitaire, dont la politique à l'encontre de cette population minoritaire, avait pour seul mot d'ordre : "aucun droit ". De nos jours, dans une Roumanie en proie à des difficultés économiques importantes, les Rroms demeurent les premiers touchés. Plus de 80 % d'entre eux sont au chômage. Sans ressource, sans assurance maladie, ils ne peuvent se faire soigner ni même assurer tous les jours la nourriture de leurs enfants et vivent dans des quartiers défavorisés à l'écart des villes et des villages. Tiré du site kodklic.free.fr, par Marie Borrelli, non daté. |
On peut compléter l'illustration de ce qu'englobe le monde des Rroms par la page vocabulaire consacrée justement à ce sujet : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=1720296
Maintenant, qu'entend-t-on par Gens du Voyage ? :
L'expression « gens du voyage » a été [officialisée] par deux décrets français des années 1972, qui se référaient à la loi de 1969 sur l'exercice des activités économiques ambulantes.
In, Wikipédia, l'encyclopédie en ligne
Liens :
* Vocabulaire : qu'entend-t-on par Rom ou Rrom ? : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=1720296
* Exemple d'assimilation subliminale gens du voyage/population suspecte : les médias à l'oeuve et le vol de métaux : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=1685692
* Les appellations des peuples nomades d'Europe, en France et ailleurs, gens du voyage pour beaucoup : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=420961
* Les gitans n'aiment eux non plus pas beaucoup ce terme de gens du voyage. Connaissez-vous le terme générique qu'ils plébiscitent ? : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=216300
* Les Circassiens, un peuple ou un métier ? : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=262087
* La page suivante, c'est sur le désoeuvrement et ce qui en découle chez les nomades d'Europe : http://filsduvent.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=1684450
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Vous voyez, on y trouve de tout. Il y a même un forum, des calendriers, des vidéos, de la musique, des jeux, de la poésie ! Tout y est !
Un régal pour les amateurs ! Flamboyant !
Eva